Journée d’études
2019-10-29 2019-10-29
Journée d’études :
« La réception de Mohamed Choukri »
Organisée par le Master :
« Littérature et Traduction »,
Laboratoire « Société, discours et transdisciplinarité »,
FPN
Lundi 29 Avril 2019
PRÉSENTATION :
1982 : une date charnière dans les lettres marocaines, avec la parution en arabe du Pain nu de Mohamed Choukri (1935-2003). Les mémoires, selon les propres aveux de l’auteur, ont été écrites en 1972, ensuite perdues. Le récit autobiographique a déjà du succès, exposé dans les librairies du monde à travers les traductions anglaise (Paul Bowles : For Bread Alone, 1973), et française (Tahar Ben Jelloun : Le Pain nu, 1980). Néanmoins, les traductions montrent l’incapacité à reproduire le chef d’œuvre. En plus d’être disponible dans une quarantaine de langues du monde (sauf en tarifit), le roman autobiographique devient vite le texte le plus lu par les Marocains.
L’année suivante, 1983, la censure du chef-d’œuvre est annoncée. Elle ne sera levée qu’en 2000. L’admiration et la désapprobation des lecteurs ne sont pas mesurées, d’où la difficulté à expliquer les réelles raisons de l’interdiction. C’est pourquoi, le travail de la réception est à envisager.
Aujourd’hui, après plusieurs décennies, la réception de Mohamed Choukri pose des questions. Il y a encore des malentendus qui cernent l’œuvre, notamment le Pain nu – texte matrice. Nous avons d’une part l’auteur qui réfute toute identification cathartique, et de l’autre les lecteurs qui montrent à la fois de la phobie (ou peur) et de la curiosité à lire le récit. Le protagoniste est pris pour un héros : il est aimé, il possède des qualités dont rêve le public. Faut-il le garder comme une œuvre ‘intime’, loin de toute programmation au collège ?
Des travaux académiques et critiques sont produits autour de l’œuvre, mettant uniformément la dimension érotique du récit, sans une analyse de déconstruction. Quant aux critiques, ils reviennent sur les mêmes thèmes jusqu’au point de faire du récit un roman infiniment picaresque. Les différents épisodes autobiographiques découvrent non seulement l’univers des picaros et des prostitués avec des scènes de contrebande, de viol, de vol et de zoophilie, mais surtout un texte à haute facture esthétique. Si le « narrer » choukrien dérange, qu’est-il de son « penser » ou encore de son acte de « suggérer » qui émaillent le discours narratif ? Pour nous, le lecteur retient également ceci : le roman offre des parallèles intéressants avec des œuvres consacrées, opérant des emprunts continus. A ce jeune « analphabète » avide de livres, il y a des passages du texte sacré qui reviennent sous différentes formes.
Ces réticences au niveau de la réception sont de divers ordres : religieux, politique et esthétique. Il est temps de les déstructurer dans diverses approches.
AXES DE RECHERCHES :
Plusieurs axes de recherche se dégagent autour de la réception de Mohamed Choukri :
*Impact du Pain nu sur la littérature marocaine ;
*Les amitiés dangereuses de Mohamed Choukri : Paul Bowles, Tennessee Williams, Jean Genet…
*Les critères de base de l’œuvre en général, et du Pain nu en particulier ;
*Le Pain nu et les jeux intertextuels ;
*Le Rif de Choukri à travers son œuvre ;
*Les traductions du Pain nu ;
*L’héritage de Choukri.
PROPOSITIONS :
Les propositions sont à envoyer à : [email protected] & [email protected] en amazigh, en arabe, en français, en anglais, en castillan et en catalan avant le 10 avril 2019.
Elles doivent comporter un titre, un résumé de la communication et une biobibliographie.
Les réponses seront données le 14 avril au plus tard.
Les communications auront vocation à être publiées.
Les langues de travail sont : amazigh, arabe, français, anglais, castillan et catalan.